Lorsque j’ai entamé des études de photographie, j’ai commencé à me rendre chez les gens que je rencontrais, principalement en Bretagne. Je cherchais à mettre des mots sur ce que je vivais, lorsque j’ai lu les propos de Diane Arbus (photographe 1923 – 1971) :
« Ce que j’aime surtout, c’est aller où je n’ai jamais été avant. Pour moi, il y a quelque chose dans le seul fait d’aller dans la maison de quelqu’un d’autre. C’est comme si j’allais à un rendez-vous galant avec un inconnu… Et puis, une fois que je suis en route, quelque chose de fantastique m’envahit à propos de l’étrangeté de la chose et du manque total de moyen de contrôle. Si j’étais simplement curieuse, je pourrais difficilement dire à quelqu’un : Je veux venir chez vous et je souhaite écouter l’histoire de votre vie. Certains y verraient de la folie et pourraient se méfier ».
J’ai donc continué à prendre rendez-vous pour des séries de prises de vue, pour parler autour d’un café, et prendre des notes, des esquisses photographiques en noir et blanc.
Je suis témoin d’une époque, il s’agit désormais de transmettre cette archive, pour partie argentique.
L’archive correspond à une volonté de collecter, conserver et transmettre ces images “ordinaires”
qui sont une mémoire d’une région et de ses habitants.
